Il existe un déséquilibre profond dans le partage du pouvoir
Il me semble évident que les gouvernements, de par leurs actions, sont à la solde des ploutocrates au dépend des peuples et des territoires. En ce sens, l'inaction à l'égard de l'écocide actuel, en est une preuve flagrante et incontestable.
Les humains ne font que subir, sans avoir sérieusement accès à des leviers politiques ou légaux pour se défendre contre les dérives du système économique capitaliste.
De plus, les différents paliers de gouvernance, sont la plupart du temps, dans des relations antagonistes. Surtout, parce que ceux-ci sont hermétiques, du fait qu'il n'y a presque aucune porosité en vue d'une cohérence politique entre ces paliers… Les habitants d'un territoire et le territoire lui-même sont pris en otages et ballotés à l'intérieur de toutes ces structures de pouvoir. D'autant plus, que leur pouvoir de décision est risible comparativement à leur contribution économique (travail, impôts, bénévolat, etc).
Le groupe de citoyens qui veut s'opposer à un projet dommageable pour leur communauté doit s'engager dans un combat épuisant avec presque aucun mécanisme de contre pouvoir à sa disposition. Puisque les moyens légaux sont très coûteux et disproportionnés face à ceux que possèdent l'État et les ploutocrates.
Et que dire des médias de masse qui appartiennent à ces mêmes pouvoirs.
Comment le droit de vote, pour élire des représentants, pourrait alors être un réel pouvoir quand tout le processus qui l'entoure est contrôlé par la ploutocratie?
Et si par miracle, les astres s'alignent, et le peuple réussi à contrecarrer par les urnes les désirs de l'establishment, rien n'est pour autant gagné. Il suffit de voir l'expérience chilienne, qui a conduit l'élection de Salvador Allende, son renversement et son assassinat par l'armée de Pinochet avec le support occulte des USA. Ces exemples sont légions dans l'Histoire récente de l'humanité. L'autoritarisme, tapis dans l'ombre, attend au détour les aspirations de justice socioéconomique des peuples.
Face aux gouvernements et leur bureaucratie; face aux ploutocrates, face à un système de justice pipé; face aux médias de masse, le pouvoir citoyen est plus que marginal.
Ce n'est pas que le pouvoir de la société civile est inexistant, c'est qu'il est, en comparaison, profondément inéquitable.
Pourquoi la désobéissance civile, la casse, le sabotage, la manifestation et la grève, ont tellement mauvaise presse, sinon parce qu'ils représentent une réelle menace à ce déséquilibre systémique?
Comme tout organisme envahissant, la ploutocratie travaille à maintenir les conditions de sa propre survie, en asphyxiant la compétition.