Le sacré dans le matérialisme
Aux yeux des fondamentalistes sociaux, un anthropomorphe surpuissant, vivant dans le ciel, serait LE plus que sacré. A contrario, ce qui rend possible la vie sur cette Terre ne serait que commodité!
Reconnaître le sacré dans le Soleil, la Terre, l'eau ou plus largement le vivant, est une conception spirituelle du monde très matérialiste, si nous la comparons au monothéisme chrétien.
De plus, c'est une position humble qui nous reconnait une filiation avec tout ce qui existe. Nous ne sommes plus au-dessus, mais parmi. Nous faisons partie de l'Histoire de la matière qui s'organise, et à notre échelle, nous avons la chance d'explorer une partie de ses mystères…
Et qui sait, à la fin, cela va peut-être réellement donner 42! ^^
Sinon, révérer la force des cycles, comme le cycle de l'eau ou le cycle de la vie et de la mort, redonne une dimension sacrée à ce que le capitalisme a transformé en objet dont on extirpe de la plus-value.
Partout dans le monde, cette vision spirituelle de la réalité existe depuis des millénaires. L'arrivée des colonisateurs européens l'a mise à mal, mais elle est toujours là.
L'idée n'est pas de disqualifier l'existence de dieu (ou de la qualifier), qui est sincèrement en mesure de faire cela? Ceci dit, croire que ce monde de soi-disant pécheurs n'est que transitoire vers le vrai royaume, est plutôt pratique pour faire du commerce, car ainsi, la planète devient une boutique hors taxes d'aéroport, où plus rien n'est sacré, où tout peut être exploité, vendu, gaspillé! Ce n'est pas un hasard cette association entre colonialisme et chrétienté, car selon moi, il y a des concepts qui s'amalgament très bien.
Aujourd'hui, l'économie de marché, avec sa croissance infinie, nous paraît également comme un culte, tant elle est déconnectée par les effets délétères qu'elle commet sur la réalité matérielle du monde. Comme si son autorégulation était contraire à un certain dogme religieux écrit dans un vieux grimoire poussérieux.